"Les physiciens révèlent que de la fission d’un atome, ils peuvent tirer suffisamment d’énergie pour faire fonctionner de puissantes machines, et tout le monde est émerveillé. Mais qu’un phénomène analogue puisse se produire avec la nutrition dont nous sommes chaque jour les acteurs et les bénéficiaires, qui s’en occupe ?"
Omraam Mikhaël Aïvanhov
« Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration » Nikola Tesla.
Bonjour Dorette : merci de nous accorder ce témoignage sur ce sujet essentiel qu'est la nutrition. Pourquoi l'aborder sous le thème d'énergie ?
Je ferai une première constatation en guise de préambule : tout est énergie dans la vie. La vie est énergie. Nous recevons cette énergie de manière plus ou moins condensée. Nous sommes constamment sollicités par des vibrations qui agissent sur tout notre être en l’harmonisant ou le perturbant. Ces vibrations affectent notre équilibre organique. À notre tour, nous émettons des pensées et des émotions qui répondent aux sollicitations venant de l’extérieur. Il en va de même lorsque nous mangeons. La nourriture nous apporte des messages vibratoires auxquels nous répondons en fonction de la qualité de nos pensées et de nos émotions. Lorsque nous mangeons, nous sommes plongés dans un processus de prendre et donner. Que prend-on et comment donne-t-on ?
Lors de nos repas, nous absorbons certes la partie la plus grossière des aliments, mais également l’énergie qu’ils contiennent, d’où l’importante qu’ils en préservent le plus possible. Cette énergie est la partie subtile de l’aliment. Elle nous permet de poursuivre nos activités quotidiennes. Si nous l’absorbons de manière consciente, avec respect et gratitude, c’est elle qui viendra également nourrir nos corps plus subtils des émotions et des pensées. Dans ces conditions, un repas apporte plénitude et bien-être. Les aliments qui ont subi un grand processus de transformation ont perdu cet aspect énergétique et ne nous procurent plus la même plénitude. Bien sûr nous avons mangé, mais nous avons bien souvent le sentiment qu’il nous manque quelque chose, nous avons même envie de grignoter car nous sommes inconsciemment à la recherche de cet élément qui nous procure une satisfaction intérieure.
Manger serait donc un acte plus global que simplement nous donner des forces physiques ?
Oui, et c'est ce que j'appellerai l'alimentation holistique.
Le temps que nous passons à manger tient une place importante dans nos vies. Pourquoi ne pas utiliser de manière conscience ce laps de temps afin de trouver santé et plénitude intérieure ? Cet état intérieur aurait en outre une influence bénéfique sur notre environnement.
Pour intégrer la spiritualité dans notre manière de nous alimenter, il convient de devenir conscient de cette énergie contenue dans les aliments et véhiculée par eux. Ainsi, notre alimentation deviendrait une alimentation holistique, une diététique qualitative. L’énergie est dans notre assiette, elle circule dans notre corps et notre tête et elle est garante d’une santé globale.
Vous avez relié le mot spiritualité à l'alimentation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’alimentation d’une part, la spiritualité d’autre part. Voici un énoncé marqué par la dualité. L’alimentation, la matière versus la spiritualité, l’esprit.
Un processus sain d’alimentation serait de relier ces deux aspects. Aucun dogmatisme mais une invitation à suivre une voie pour se déconditionner de nos habitudes et nous inviter à expérimenter des états intérieurs de bonheur. Dans de nombreuses cultures, le corps est utilisé comme moyen d’évolution spirituelle, pourquoi ne pas en faire autant avec l’alimentation ? Dans le temple sacré qu’est le corps physique, l’alimentation donne les conditions pour une transformation intérieure, pour que surgisse la joie de vivre. L’alimentation est comme la matière brute qui donne à notre corps la possibilité d’être l’écrin d’une joie intemporelle et imprenable. Les repas sont des moments éphémères capables de nous procurer un véritable bonheur, inhérent à l’être humain.
Le chemin spirituel ne doit pas négliger ou fuir la matière mais, au contraire, assumer consciemment les activités terrestres. Tout est question de point de vue. L’esprit ne nie pas la matière et la matière ne doit pas nier l’esprit, mais se soumettre à lui. La nutrition en est un bon exemple, un exemple du travail entre l’esprit et la matière. Lorsque nous mangeons, nous transformons la matière, nous l’assimilons à notre propre substance et la rendons plus subtile, nous lui communiquons quelque chose de ce que nous sommes. Et la qualité de ce que nous lui transmettons dépend de notre état intérieur, du travail spirituel que nous avons fait sur nous-mêmes, sur nos désirs, nos sentiments et nos pensées.
Ne pas demeurer dans la dualité matière/esprit, c’est établir un lien entre ces deux aspects. C’est les relier dans une attitude yogique. En effet, être en yoga ne se limite pas à pratiquer des āsana ou des exercices de prānāyāma, mais c’est être dans une posture qui relie différents aspects de la vie. L’étymologie du mot « yoga » (racine sanskrite yuj-) veut dire « lier, atteler, unir » et « arrêter, reposer ». Et si nous faisions de la nutrition un yoga ? Le yoga de la nutrition ou « hrani-yoga » selon l’expression d’Omraam Mikhaël Aïvanhov dans son ouvrage "Le yoga de la nutrition".
Qu'entendez-vous par "faire de la nutrition un yoga" ?
La nutrition peut être considérée comme un des meilleurs yogas car il donne des résultats très rapides. Comme les autres yogas, il s’agit d’un travail de l’esprit sur la matière. Manger, c’est apprendre à désagréger la matière et à répartir l’énergie ainsi extraite dans tous les organes du corps. Comment le faire ? Comment recevoir tous les bienfaits de la nourriture pour garder sa santé physique, émotionnelle et psychique ?
Pratiquée comme un yoga, la nutrition permet d’acquérir une compréhension profonde et holistique de nous-même, une compréhension qui envahit le corps entier jusqu’à la moindre cellule. Se nourrir devient ainsi un exercice de connaissance et de maîtrise de soi, un exercice pouvant même déboucher sur une expérience mystique. La nourriture, qui a été élaborée dans les laboratoires de l’Univers avec une sagesse inexprimable, contient des éléments magiques capables de conserver ou rétablir la santé physique mais aussi la santé psychique. Pour cela, il est nécessaire de connaître dans quelles conditions on peut extraire ces éléments.
Pourquoi donc accorder tellement d’importance à la manière de se nourrir ? Car dans le processus de transformation, tout dépend de l’état de celui qui mange. Même si la nourriture est imprégnée de vie, c’est la personne qui mange qui la transformera en quelque chose de positif ou non. Une personne qui est bienveillante verra cette vertu de la bienveillance se renforcer. Il s’agit là d’une loi : chaque créature assimile les aliments à sa propre substance et les transforme. L’être humain ne devient-il pas ce qu’il mange ?
Quelle conclusion pouvez-vous nous donner sur ce vaste sujet ?
La question de la nutrition est très vaste. Elle concerne la vie qui peut être définie comme le résultat des échanges que nous faisons avec toute la nature. La vie n’est faite que d’échanges et la manifestation la plus évidente est la nutrition. Mais les échanges que nous devons faire ne se limitent pas aux aliments et aux boissons que nous prenons à chaque repas car la nourriture est aussi la respiration, les sons et les couleurs et encore les sentiments et les pensées. La nutrition devient alors un chemin de révélation...
En guise de conclusion, je citerai une pensée d'Omraam Mikhaël Aïvanhov qui met en avant cette richesse et cette complexité de la nutrition.
« La nutrition est un sujet inépuisable, car elle concerne la totalité de notre être. Tout ce que nous absorbons nous enseigne ses secrets. Connaître, c’est introduire en soi les choses et les êtres pour les étudier. La nutrition est la clé de la connaissance : on doit toujours commencer par absorber ce qu’on veut connaître. En mettant toutes les créatures, même les plus infimes, dans l’obligation de se nourrir, l’Intelligence cosmique les oblige à acquérir au moins un savoir rudimentaire : en mangeant elles commencent à étudier la nature des choses. Pour se développer et apprendre, il faut toujours commencer par goûter. Et ce qui est vrai pour les microbes est encore plus vrai pour les humains. Mais pour les humains, évidemment, manger ne se limite plus au plan physique. Leur cœur, leur intellect, leur âme et leur esprit ont aussi besoin de nourriture. Lorsque vous priez, méditez, lisez, étudiez, lorsque vous contemplez les couleurs, les beautés de la nature, lorsque vous écoutez de la musique, que faites-vous sinon vous nourrir dans les plans supérieurs ? » (Pensée du 27 juillet 2008)
"La façon de se nourrir aide le travail spirituel"
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